Comme promis, voici une premiÚre séquence de commentaires associée à ma présentation Blockchain 101. Ce billet correspond aux slides 3 et 4, sur la notion de Grand Livre (ou Ledger) distribué.
J’ai fait l’impasse sur les 2 premiĂšres diapos – si vous souhaitez en savoir plus sur mon profil, visitez la page CV de ce blog.
Pour ĂȘtre clair d’entrĂ©e, je n’aspire pas Ă ĂȘtre ici exhaustif, mais Ă retranscrire le plus fidĂšlement possible les notes que j’avais prises pour l’intervention du Cotonou Meetup.
Par ailleurs, il ne s’agit pas du tout de parler de cryptomonnaies, d’investissements financiers… mĂȘme si la notion est inĂ©vitablement associĂ©e, mais bien de s’intĂ©resser Ă la technologie et aux protocoles sous-jacents. Par ailleurs, le ton, voire le contenu, paraitra peut-ĂȘtre Ă certains trop simpliste. Il s’agit ici d’initiation, pas d’un traitĂ© scientifique ! Et si d’aventure, j’ai commis quelques erreurs ou imprĂ©cisions qu’il convient de corriger, les commentaires sont ouverts ci-dessous.
Voir la présentation sur Slideshare
DerriĂšre les monnaies digitales comme Bitcoin ou Ethereum, il y a une technologie que lâon nomme “Blockchain”. BTC est la premiĂšre rĂ©alisation concrĂšte, effective et Ă grande Ă©chelle de ce modĂšle, lancĂ©e en 2009 par une personne inconnue, ou un groupe d’individus, utilisant le pseudonyme de Satoshi Nakamoto.
Une Blockchain est une technologie de stockage numĂ©rique et de transmission dâinformations en mode P2P (pair Ă pair) via un rĂ©seau de pĂ©riphĂ©riques, tĂ©lĂ©phones, ordinateurs ou objets connectĂ©s par exemple.
Ses 3 caractĂ©ristiques principales sont d’ĂȘtre publique (sauf exceptions), transparente et sĂ©curisĂ©e.
Une Blockchain est donc fondamentalement une base de données (database) ou un Grand Livre comme en comptabilité (ledger) :
- qui contient des informations, des données (data),
- distribuĂ©e entre ses utilisateurs en P2P et dĂ©centralisĂ©e (pas dâorgane central/de tiers de confiance = banquier, assureur, notaireâŠ),
- gĂ©rĂ©e et maintenue par de multiples personnes, responsables en particulier de la validation des donnĂ©es (que l’on nomme les « mineurs »).
Exemple : Dans le cas dâune monnaie digitale (cryptomonnaie), la Blockchain contient la liste, c’est-Ă -dire lâhistorique, de tous les dĂ©pĂŽts, transferts et retraits dâargent sur tous les comptes de tous les utilisateurs.

A la diffĂ©rence dâun organisme central, une banque par exemple, qui contrĂŽle la base de donnĂ©es, ici de multiples utilisateurs sont responsables de lâintĂ©gritĂ© de lâensemble du ledger :
- Une transaction n’est inscrite que lorsque tous les utilisateurs responsables sont d’accord.
- Chaque utilisateur responsable a une copie de tout et valide les opĂ©rations. Plus il y a dâutilisateurs, plus il est donc difficile de falsifier les opĂ©rations.
- Pour limiter les irrĂ©gularitĂ©s, il est demandĂ© aux utilisateurs responsables de prouver quâils ont effectivement validĂ© et ils sont en gĂ©nĂ©ral rĂ©munĂ©rĂ©s pour cela. Dans le cas de Bitcoin par exemple, il s’agit de rĂ©soudre un calcul mathĂ©matique complexe, qui sert de preuve du travail effectuĂ© (Proof of Work).
Pourquoi Blockchain ? Tout simplement parce que c’est effectivement une chaine de blocs (et que l’on utilise le terme anglais) !
Le ledger est composé de blocs, chaque bloc contenant une transaction ou plusieurs, chacun contenant des données cryptées.
Chaque bloc est numĂ©rotĂ©, horodatĂ© et connectĂ© au bloc prĂ©cĂ©dent (et suivant) par un lien/identifiant, permettant de tracer leurs relations, limitant ainsi, voire empĂȘchant totalement en thĂ©orie, les modifications ou suppressions de donnĂ©es.
Un bloc nâest Ă©crit que lorsquâil est validĂ©. Une fois fait, on crĂ©e un nouveau bloc etcâŠ
Bien garder en mĂ©moire, que le temps de traitement dâun bloc dĂ©pend de la durĂ©e de sa validation effectuĂ©e par les utilisateurs responsables, puis de la diffusion de lâinformation sur le rĂ©seau des utilisateurs.

Les ledgers distribuĂ©s peuvent ĂȘtre publics ou privĂ©s. La taille, structure, organisation et gouvernance d’une Blockchain dĂ©pendent des besoins.
Une blockchain peut ĂȘtre constituĂ©e d’utilisateurs anonymes (sans permission – permissionless) oĂč chacun a une copie du grand livre et participe indĂ©pendamment Ă la confirmation des transactions.
Une blockchain avec permission (permissioned) Ă l’inverse s’organise autour d’utilisateurs non-anonymes : il faut ĂȘtre autorisĂ© Ă dĂ©tenir une copie du grand livre et Ă participer Ă la validation.
Lâun des plus gros problĂšmes Ă traiter lors de la mise en place d’une blockchain concerne sa gouvernance, câest Ă dire la maniĂšre dâentretenir la confiance digitale globale de lâorganisation autour du ledger : quel est le niveau de risque tolĂ©rĂ© dans la crĂ©ation/validation des transactions ? Quelles autorisations donner ? Quelles authentifications demander ? etc.
VoilĂ , c’est la fin de cette deuxiĂšme partie. A suivre…
Et surtout n’hĂ©sitez pas Ă interagir dans les commentaires ci-dessous !
Introduction – Usages d’une Blockchain – Fonctionnement synthĂ©tique – Smart Contracts
“Blockchain 101” © 2021 by Didier J. MARY is licensed under CC BY-SA 4.0